Christophe Bahizire; Chrétien catholique, baptisé et confirmé à la paroisse Notre Dame du Congo. Marié à Marie-Régine Mihigo et père de six enfants dont une fille et cinq garçons. Je suis professeur de français à l’Institut Technique Fundi Maendeleo, une école catholique de l’archidiocèse de Bukavu. Je suis membre du Groupe MILPA de Bukavu depuis plus de deux  décennies.

Ma rencontre avec le Père Palau

Pendant plus de deux ans, j’étais cloué, tantôt sur les lits de l’hôpital général de Bukavu et de la FOMULAC Katana, tantôt sur une chaise à domicile, incapable de me déplacer. Aucun médecin n’avait pu diagnostiquer ma maladie. J’ai eu une lueur ‘espoir lorsque j’avais sollicité et obtenu le concours du Révérend Père Jean-Pierre Mulowayi, un carme Déchaux. Il m’a initié à la prière carmélitaine et m’ai aidé à comprendre le sens de la prière, oxygène de l’âme.

Pendant ma convalescence, j’ai pris contact avec le Père Palau, via mes enfants qui suivaient des enseignements sur le Père Palau et les Soeurs Carmélites Missionnaires Thérésiennes de Bukavu. Ils me parlaient de Palau, mais je ne comprenais rien du tout, surtout que je n’avais jamais entendu parler de Palau, ni en littérature profane, ni en littérature chrétienne.

Je vais le découvrir à travers ses écrits : Mes Relations, Le catéchisme des vertus et Les Lettres. Son mode de vie m’a ébloui. J’ai été touché par sa capacité de résister au mal, de transcender les humiliations et menaces, son courage de prêcher la bonne nouvelle contre vents et marées et son souci de « rechristianiser « l’Espagne de l’ époque.

Son oeuvre a été pour moi comme un ferment dans une pâte. Les témoignages que je reçois de mon entourage me révèlent que des vertus sont enfouies en moi et mon contact avec le Père Palau m’a aidé à en exhumer certaines dont:

L’amour de mon métier. J’avais déjà une aversion contre l’enseignement parce que sa rémunération est médiocre. Cet amour m’aide à porter une attention particulière aux élèves faibles. Dans presque toutes mes communications scientifiques, il y a toujours un message évangélique spontané. Beaucoup de maisons de formation font appel à moi pour encadrer des jeunes. J’ai compris que mon métier, c’est mon champ d’apostolat.

La compassion pour les plus vulnérables et l’engagement pour défendre les droits des personnes âgées et abandonnées. Avec le modernisme, la société africaine a défiguré l’image du vieillard africain : un patrimoine. Une association sociale, chargée de la protection des personnes âgées est venu solliciter mes services pour présider son conseil d’administration.

La force de caractère. Il très difficile de lire l’oeuvre du Père Palau, sans qu’on soit, consciemment ou inconsciemment transformé. Cette force intérieure m’aide à amortir les épreuves de la vie. Ces épreuves apparaissent désormais comme une aide méconnue pour ma purification. Comme qui dirait, pas de Pâques sans vendredi saint.

L’exhortation. Je constate que depuis quelques années, beaucoup de gens en difficultés viennent me partager les peines et après échange, certains retournent chez eux réconfortés.

Bref, ma rencontre avec le Père Palau a modifié mon mode de vie en famille et dans la société.